dimanche 25 avril 2010

Concordage

C'est toujours conditionnel, à ceci, à cela, à celui-ci ou à cet autre. Et c'est subjonctif à chacun de nous.
Ça se vit au présent, mais l'influence que notre passé joue dessus est considérable, et notre futur en dépend, après tout.
Cela semble toujours imparfait, alors que notre souhait à tous est de composer au plus que parfait.

Accord du verbe avec son sujet, ou accord de notre verbe sur un sujet?
Accord de gens.
Conjuguer nos efforts pour s'accorder avec le monde.
Accorder une deuxième chance à une terminaison.
Reprendre à zéro pour s'accorder à nouveau.
Abandonner les modes de communication pour prendre le temps, simple ou composé, de parler.
Avoir le temps participe à notre façon d'être.


La concordance des gens devrait pouvoir s'apprendre, elle aussi.


mercredi 14 avril 2010

Cette chaise sous la statue

Elles discutent sûrement toutes les deux.

Il y a tant de chaises, et tant de statues, dans ce parc... Les chaises vivent ensemble, en groupe, elles sont en ligne, en rond, par deux, par trois, en groupes plus grands quand il le faut. Elles se plient au désir des gens qui passent, elles les accueillent, le temps d'une conversation, d'une lecture, d'une pause sur le chemin. Rares sont celles qui se trouvent seules dans un coin, amenées à l'écart par un solitaire. Et lorsque cela leur arrive, elles savent qu'elles retrouveront vite quelque autre, et qu'elles cesseront d'être seules.
Les statues sont nombreuses aussi, pas autant que les chaises, mais c'est parce qu'elles ont été soigneusement choisies. Elles vivent seules. Elles sont placées à un endroit, et les gens se déplacent pour les voir, ou passent devant elles sans leur prêter la moindre attention. Seuls les pigeons, il y a encore un temps, venaient leur tenir compagnie, se posant sur leur tête, mais un système infaillible à été trouvé, parce qu'on a cru que ces oiseaux boiteux des villes les importunaient.

Alors qu'elles partagent le même espace, les chaises se déplacent au gré des désir des baladeurs, alors que ces humanoïdes, ces femmes (car ce sont surtout des femmes) de pierre ou de marbre restent seules, à observer de haut cette foule déambulante.

J'imagine un enfant observant cette femme blanche dans cette chaise, après l'avoir tirée jusque là pour s'installer, les coudes sur les genoux, la tête dans les mains, et, après un "Jérémie!! On ne t'attendra pas plus longtemps!!" , a sauté par dessus les accoudoirs, et a laissé la chaise là, leur permettant d'entamer la conversation.

Cette chaise sous la statue!

jeudi 8 avril 2010

Train-train quotidien

"La présence de personnes sur les voies en gare de Chaville Velizy interrompt la circulation des trains dans les deux sens jusqu'à onze heures quarante cinq. Les forces de l'ordre sont actuellement mobilisées. La SNCF vous remercie de votre attention."

Attends, mais c'est quoi ce message qui ne veut rien dire? On sait donc que y'a des gus sur le chemin de fer, ok... Mais que doit on en penser? Des idiots qui se croient drôles? Un pauvre mec qui s'est dit que, aujourd'hui, il allait tout faire pour enfin ne plus passer inaperçu? Un suicidaire qui s'est allongé sur la voie après avoir décidé que la meilleure façon de mettre fin à ses jours était de se faire rouler dessus? Un type bourré qui n'a pas compris que "chui trop au bord du quai" impliquait certainement "je vais me péter la gueule"? Ou une autre sorte de type bourré qui a voulu faire un braquage version farwest? Ou bien un employé SNCF qui a oublié de se déclarer? ...
Et puis "les forces de l'ordre", est-ce qu'ils ont envoyé deux petits policiers pour ramener quatre mecs en coma éthylique? Ou toute une camionnette pour ramener un pauvre diable suicidaire?
On veut des détails-heu!

La présence de personnes sur les voies en gare de Chaville Velizy interrompt la circulation des trains dans les deux sens jusqu'à onze heures quarante cinq. Les forces de l'ordre sont actuellement mobilisées...

Les gens sont drôles quand même.
On regarde sa montre. On tape du pied. On tourne en rond. On allume une cigarette. Et puis on soupire. C'est important le soupir. Ça montre qu'on est pressé, le soupire, qu'on n'a pas que ça à faire!
Dans cette ville où les gens se pressent tout le temps, sans arrêt, c'est sûr, c'est dur, d'être obligé d'attendre, de ne pas contrôler, de ne pas pouvoir faire accélérer les choses.

Il est interdit de fumer sur les quais. Tout le monde sait ça. Mais saviez-vous que cette loi est suspendue lors d'incidents de ce genre? En effet, ce serait ignoble d'empêcher, en plus!, ces pauvres messieurs (et ces belles dames) stressé(e)s de se détendre un peu!
Le message se répète toutes les deux ou trois minutes. Les cigarettes sortent des paquets presque avec la même régularité.

Les gens restent difficilement immobiles. À tel point qu'à part les trois touristes asiatiques assis sur leurs valises, n'ayant pas l'air de bien comprendre ce qu'il se passe (mais cela fait peut-être partie du charme parisien pour eux), je suis la seule à rester sans bouger, adossée à un poteau.
Les regards se tournent vers l'horloge de la station presque plus souvent que les aiguilles n'avancent.

Et ces soupirs agacés qui fusent. Ils sont discrets, mais pas trop, car il faut montrer que décidément, ça ne nous arrange pas du tout, ça, non!

"Le succès de l'intervention des forces de l'ordre permet la reprise graduelle du trafic. La SNCF vous remercie de votre patience."

Bon, une raison de plus pour le commun de la population de penser que nous avons besoin de cette force de l'ordre. Force bien ordonnée commence par un monde organisé. L'ordre au service d'une routine sans accro. Le train-train quotidien perdurera.

lundi 5 avril 2010

Ha, l'imagination!

Un vent fou... et des nuages à formes!!
Facile de se laisser flotter dans les vapeurs fertiles de l'esprit.

Vous connaissez ces nuages qui se déforment si vite qu'à chaque instant on croit pouvoir y voir représenté quelque chose?
Dans les films ils en font tout un quelque chose!
Et puis il y a toujours ceux qui voient des choses dignes d'une psychanalyse... Je ne fais peut-être pas exception.

Ce jour-là, il ne faisait pas bien beau, et je révisais dans ma chambre. J'ai fini par surtout regarder les nuages passer... Regarder passer... penser et imaginer. Nuage passe. Pensée passe. Passions passées. Penser le passé ou panser le passé. Passage de pensées ou pensée de passage... Jusqu'à ne plus qu'imaginer...



Sourire diabolique

Sourire complètement diabolique... Même pas "pas peur". C'est vrai, on dirait qu'il se réchauffe à la cheminée en fait.

Le tyrex et le petit poisson

Là, c'est un tyrex qui essaie d'attraper un petit poisson tout mignon (sur la gauche), qui lui échappe, alors il est furax le dyno, parce qu'il a faim! et il crache même de la fumée parce qu'il s'énerve trop!!

Le dyno du bord de la fenêtre

Et là, vous voyez le petit dyno qui se fraie un chemin dans ma fenêtre? L'est mimi non?


Et j'ai gardé le plus beau pour la fin (ou la faim, celle qui justifie les moyens)...

L'oiseau de feu

Voilà un phénix, qui cherche à attraper une carotte, ou un piment, je ne sais pas trop j'avoue!

Alors, "j'me fais suivre"? ou "j'vais voir quelqu'un"?

vendredi 2 avril 2010

Le vieux

Pantalon à pinces bleu marin, très foncé.
Chaussures noires simples à lacets. Chaussettes noires.
Chemise blanche. Cravate bleu-gris.
Surtout marron foncé.
Lunettes carrées, grandes, aux bordures argentées.
Sourcils fournis, cheveux aussi, avec toutes les teintes du blanc au noir.
Grand front assez ridé.
Des tâches de rousseurs...
... Et après s'être passé les doigts sur la figure, après avoir hésité, il met ses mains dans les poches de chaque côté de son surtout, et il en sort, de la main gauche un paquet de tabac, de la main droit une belle pipe. Tuyau noir ébène, tête marron tacheté.
Il la bourre, et après l'avoir humée, il la range. Pour plus tard.

Vague impression de déjà vu.

jeudi 1 avril 2010

1er avril

Quand nous étions petits, nous attendions ce jour avec impatience.
Nous avions réfléchi bien des jours avant à tout ce que nous pourrions faire comme blague, bonne ou mauvaise.
J'ai toujours trouvé que polisson devait avoir un rapport avec poisson. Alors quel meilleur moment pour en être qu'en ce jour où les blagues sont autorisées, attendues?
Nous découpions des poissons plus ou moins difformes que nous prenions le temps de décorer, ou non. Des gros, des petits. Des jolis, des horribles. Et le but était d'arriver à en coller un dans le dos de quelqu'un sans qu'il s'en rende compte, et de le voir, des heures plus tard, avec le même poisson, toujours au même endroit.
Les enseignants s'en mêlaient, et jouaient des tours à leurs élèves, leur faisant croire à des interrogations surprises, leur faisant faire des exercices infaisables, ou leur disant que la récréation est annulée ce jour.
Aujourd'hui, je suis grande, et je me rends compte que cela fait plusieurs années que je n'ai plus rien fait pour marquer cette journée.
Alors que vais-je faire?
Découper à nouveau des poissons?
Faire croire des bêtises à quelqu'un?

Pourquoi, en grandissant, l'homme perd ces petits rituels qui font sourire notre quotidien?