mercredi 21 décembre 2011

Bien-être

Retrouver sa bonne humeur,
réaliser que l'apnée, c'est dur, ça tue, mais que ça fait un bien incroyable de respirer à nouveau.
À la sortie du dernier examen, avoir l'illumination: demain, il faut faire les cadeaux de noël!
S'apercevoir que Noël qu'on croyait si loin était juste de l'autre côté du sommet, même pas en bas de la colline.
Commencer à paniquer en fait, parce qu'on est loin d'avoir tout trouvé!
Recommencer à courir...
Et espérer que Noël arrive vite, parce qu'on veut se reposer!!


lundi 28 novembre 2011

Gérer le stress

En fin de session, on ne dit plus...
... "Il me reste deux semaines pour rendre ce travail", mais "il me reste 13 jours 20h pour lire 5 articles et écrire 10 pages résumant le total de 15 articles lus"; il faut être précis.
... "Noël est dans un moins d'un mois!", mais "Noël? Déjà? Mais j'ai pas encore lu tout ce qu'il faut pour rendre mes travaux!"
... "Ce que je fais ce weekend? Je sais pas, on se fait une bouffe?", mais "Pourquoi j'ai glandé tous ces samedis et dimanches?!"
... "je rédige des notes pour mon blog", mais "je procrastine, encore..."

dimanche 27 novembre 2011

Il est bon, il est beau...

Ça sent bon le pain chaud à la maison.
Ça m'a prise, hier, je m'y suis mise.
Ça faisait plusieurs semaines que ça me trottait dans la tête, j'avais même commencé à acheter les ingrédients depuis un bout de temps, j'avais cherché des recettes, cherché les farines qui correspondraient.
Mais hier, je me suis lancée, et je ne regrette pas!
Ça sent bon dans la maison, ça réchauffe l'ambiance, ça met du baume au coeur malgré le gris extérieur. 
C'est vraiment un plaisir de prendre ce temps-là, de faire du pain pour soi!

Pain blé-kamut maison

samedi 19 novembre 2011

Tempête


(C'était il y a plus d'un mois...)
Juste avant la tempête...
Le ciel s'est assombri en moins de 2min, le vent s'est levé, comme si le vieux Zeus s'était réveillé et voulait rappeler son existence.
Quelques rares oiseaux semblent se presser pour rejoindre leur nid... Deux d'entre-eux passent à ma droite, sombre présage.
Quelques humains se dépèchent aussi. Ils doivent récupérer leurs enfants à l'école, faire une course, mais personne n'a envie d'être dehors.
On regarde le ciel, inquiets, il gronde, il grogne. On dirait que le vieux dieu est de très mauvaise humeur.
Le vent redouble de fureur, ceux qui avaient sorti leur parapluie, par précaution viennent de se rendre compte de l'inutilité de l'objet avec un vent pareil.
Un garçon court sur la rue, semble regarder derrière lui. Je le regarde moi-même et suis étonnée de réaliser qu'il semble courir pour fuir la pluie... On ne fuit pas les larmes de rage de Zeus, petit. Je mets ma capuche, les premières gouttes arrivant sur moi. Avec le vent, mieux vaut la tenir.
En quelques secondes, plus personne dans la rue: cachés sous les porches, rentrés chez eux, dans leur voiture...
Il pleut à boire debout, et c'est beau.

vendredi 18 novembre 2011

Autom...

À l'univ, il y a des toilettes avec des lavabos automatiques, séchoirs parfois automatiques. D'autres avec juste le séchoir automatique. D'autres avec rien d'automatiques. Et encore d'autres avec juste la chasse d'eau automatique. On fait de l'automatisation très progressive ici...

jeudi 17 novembre 2011

Aujourd'hui

Dans les transports, aujourd'hui, il y avait...

La fille qui parle tellement qu'elle se rend compte juste une station de métro plus tard qu'elle ne capte plus et que sa conversation a été coupée...


Le mec qui mache son sandwish tellement brutalement que quand il me regarde j'ai l'impression qu'il me menace de mort par broyage...
... Rectification quel que soit le moment où il me regarde, j'ai l'impression qu'il me menace de mort.
Tout court...

Le mec qui trouve que, pour sortir, la porte à l'autre bout du wagon bondé est beaucoup mieux que celle qui était juste devant lui...

jeudi 13 octobre 2011

Son de saison

On dit souvent "ça sent l'automne"...
Cette odeur particulière de feuilles mortes, de poussière, de chaleur mêlée au vent frais...

Mais avez-vous remarqué que ça sonne l'automne, aussi?
Seule dans le parc, il fait nuit. Comme odeur, il n'y a que cette fraicheur vivifiante, ce vent régulier et sec qui joue dans les cheveux, mais qui n'apporte pas vraiment d'odeur. La terre s'est endormie, déjà, et ne révèle plus d'odeur, à cette heure.
Cependant, l'herbe est couverte de feuilles sèches, le vent fait chanter les feuilles des arbres, comme des instruments des toutes tailles... des percussions, au rythme des pas, de petites et de grandes flutes, selon la volonté du vent.
Divine orchestration dans cette nuit sans bruits citadins.

Je me sens aux premières loges d'une fantastique symphonie des saisons. Le troisième mouvement est à son apogée.
J'écoute la musique envoutante de douceur, harmonie parfaite aux tons évoluant selon l'orientation du zéphyr.

Alors je chante... Doucement...
Je ne sais plus quoi, tout et rien, je fredonne, je sonne, je me joins à la symphonie...


lundi 10 octobre 2011

Été - Automne - (Hiver)

On avait sorti les pulls, parce qu'il commençait à faire sérieusement "frette", on avait fait une croix sur l'été, déjà rangé les sandales, un peu triste, parce que ça finit toujours trop tôt, que l'hiver arrive toujours trop vite, mais bon, résigné, on était prêt à attendre l'été prochain.
On a choppé un rhume, parce que ce vent sournois est arrivé trop vite, et que le cerveau n'a pas encore eu le temps de penser "foulard" avant de sortir le matin. On s'est mouché avec allégresse pendant quatre jours, courant après les camarades de classes qui ont des mouchoirs, ou se rabattant sur du papier toilette, parce que quatre jours de rhume, c'est pas encore assez pour penser "mouchoirs" en partant le matin. On a reniflé avec grâce dans l'autobus, parce que, entre la maison et les cours, on n'ose pas trop demander des mouchoirs aux voisins, et ça manque de papier toilette dans les bus.
On a réappris à s'habiller chaudement, parce que les journées sont définitivement humides et froides, on a donc ressorti le manteau d'automne (le Rouge! il faut voir le bon côté!) pour ne pas faire d'hypothermie en rentrant de cours. On a sorti les bottes en cuir, parce que, sous la pluie glaciale, les petons réclament autre chose que des ballerines.
Et puis on a eu trop chaud, parce que le soleil est revenu, que les températures sont remontées, mais qu'on n'ose toujours pas sortir sans le collant sous la jupe et le pull sous le manteau.

On a remis des ballerines le jour où il a recommencé à faire froid.

Mais on a ressorti le vélo, en sachant qu'il faut en profiter...
On a pris des photos des arbres plein de couleurs...

On sait que l'été indien est venu, reparti, qu'il n'y a plus de barrière avant l'hiver.

Automne rouge

Autome jaune

vendredi 23 septembre 2011

Maquillage

J'aime pas les femmes qui se maquillent dans les transports.
Plutôt, ce n'est pas les personnes qui le font, c'est l'acte lui-même et l'image qu'il donne de ces femmes.
Alors, disons que je n'aime pas le fait de se maquiller dans les transports. Mais syntaxiquement, ça peut vouloir dire que je le fais, alors que je ne le fais pas puisque je n'aime pas cette image.
Je ne le fais pas, parce que ces femmes, durant ces instants, que je considère intimes, qu'elles étalent au public qui n'a rien demandé, elles dégagent un quelque chose de très négatif pour moi.
Un quelque chose de "je suis une femme si moderne, si occupée, si courante-partout que je n'ai même pas eu le temps de faire ça devant mon miroir, chez moi, tranquille sans les oops-le-nid-de-poule ou le attention-feu-rouge."
Un quelque chose de "j'ai tellement besoin de me sentir belle, j'ai tellement peur que mon grain de peau-pas-exactement-photoshopé-comme-dans-un-magasine, que je ressens le besoin irrépressible de me repoudrer le nez, les joues, le front et le menton 23 fois et demie par jour." (le "et demi", c'est quand elle a été interrompue par son cellulaire en ayant fait que les joues et le front).
Un quelque chose de "j'aime tellement que les gens me regardent que j'ai développé au cours de ma vie différentes techniques pour attirer l'attention des gens, et c'est celle-là qui fonctionne le mieux: se recoiffer dans le reflet de la vitre, c'est trop éphémère."
Un quelque chose de "regarde bien, ma p'tite, tout ce que j'ai sorti de mon sac pour me refaire une pas-beauté, là, tu vois toutes ces marques célèbres qui défilent, tu vois que c'est ton épicerie du mois pour ta famille de cinq enfants qui vient de passer sous tes yeux"

Moi, je ris quand le highliner dérape.
Toujours.

mercredi 21 septembre 2011

Vengeance sociale

Mme X entre dans le bus et s’assoit vers le fond, à son habitude. Elle jette un œil aux trois jeunes filles, anticipant déjà de se sentir dérangée par leur rire, leurs moqueries. Mme X a ses écouteurs, elle monte un peu le son et se concentre sur son texte à lire pour le soir. Ça devrait aller. Deux dames montent à l’arrêt suivant, Mme A s’assoit tout au fond, Mme Z plus en avant. Mme X l’a vu parce qu’elle a levé les yeux de son texte pour réfléchir 3 secondes. Un groupe de garçons montent à l’arrêt d’après. Mme X l’a vu parce que leur remue-ménage est perceptible par tous les pores de sa peau, plus simplement par l’ouïe. Je ne peux pas les appeler des jeunes hommes : contrairement aux jeunes femmes qui gloussent, mais qui respectent les gens qui les entourent, ces garçons commencent, dès qu’ils sont assis, de manière répartie dans le fond du bus, une partie de « je te lance la boule de papier le plus fort possible ». Mme A détourne les yeux, regarde dehors, fait mine de ne pas être dérangée. Mme Z ne dit rien, mais plisse des lèvres. Cependant, quand la boule de papier lui arrive dessus, elle la prend et ne la rend pas. Petite leçon de morale que Mme X ne peut pas entendre, elle a toujours ses écouteurs, elle essaie de se concentrer sur son texte. En vain. Les garçons se moquent outrageusement de cette petite leçon. Le monde leur appartient, à quoi sert la morale, ils sont jeunes, ils sont forts, ils ne craignent rien. Mme X sent sont cœur s’accélérer, son âme se révolter de la puérilité de leur attitude. Mme X aimerait être de ces grands sages qui en imposent par leur présence, ont toujours le bon mot à dire et savent assagir les plus débiles.  Mme Z essaie encore de leur faire comprendre l’irrespect de la situation. Cette fois les garçons ne se cachent plus pour rire d’elle. L’un d’eux a fini sa boisson et tend le verre en plastique à la dame : « vous voulez le tenir aussi? Vous faites bien la poubelle! » (Mme X a entendu, parce que sous le coup de la colère, elle a enlevé ses écouteurs pour suivre la conversation, elle rumine encore, ne sachant pas quoi dire) Mme A accorde un regard à la scène, détourne les yeux. Mme Z a le regard blasé, lassé, elle leur fait remarquer qu’ils sont vraiment bas dans son estime. Le garçon dépose son verre par terre. Mme X explose : « souvenez-vous bien de ce moment, rappelez-vous de chaque instant, et maudit que j’aimerais être là dans 10 ans quand vous vous rendrez compte de votre stupidité ». Les garçons rient. Pour l’instant, ils se trouvent bien drôles, alors ça les fera rire plus tard. Pensent-ils. Le bus arrive au terminus. Le groupe sort en laissant le verre par terre, Mme X interpelle le dernier : « ramasse-le, s’il te plait ». Regard vague, haussement d’épaule, il continue son chemin. Mme X est prise d’une sorte de rage vengeresse. Elle ramasse le gobelet, ne sachant sur le coup pas trop qu’en faire. Elle marche vite, et repère celui qui l’a ignorée. Non, il n’est pas responsable du gobelet à terre, seulement d’être imbécile, et non incivique. Petit regard mi-inquiet, mi-amusé de l’intéressé. Il ne comprend pas pourquoi les gens ramassent les détritus des autres quand des gens sont payés à le faire. Mme X rattrape le véritable incivique, celui qui rit des gens sans honte, qui se laisse trainer. Le geste se fait tout seul, mais Mme X ne fait rien pour le retenir. Le verre se retrouve retourné et écrasé sur la tête chevelue de l’impertinent. « Le respect que tu montres aux autres, c’est le respect que tu mérites. Et c’est ça que tu montres aux autres ». Mme X n’a même pas noté le visage de l’agressé, ni d’aucun de ses amis, elle sait qu’il a ri, qu’il a touché ses cheveux. Elle a continué son chemin, elle se souvient d’avoir entendu le bruit de quelqu’un qui crache. Sur elle? Elle ne le sait pas. Elle se souvient du rire des autres du groupe, de ses jambes et de ses mains tremblantes en descendant l’escalator, de son cœur battant à un rythme fou. Elle se souvient s’être dit « s’il m’a craché dessus, il n’a même pas osé me le faire en face, il a attendu que j’aie le dos tourné. Lâche. »

lundi 14 mars 2011

Bobo

Elle a glissé.
C'est bête. Sa jambe droite est partie en avant sur une fine couche de glace. Elle s'est retrouvée sur le genou gauche, à l'endroit où il y a plein de gravier, et son genou a un peu glissé, entraîné par l'autre jambe, alors il a râpé contre les graviers.
Comme quand on joue petit dans la cour d'école.
Elle porte un collant, et elle le voit tout éraflé au genou, mouillé. Elle ne pense qu'à une chose d'abord: attraper son bus malgré tout. Alors elle se relève et elle se dépêche.
Une fois dans le bus, au chaud, elle a une autre pensée: c'était son dernier collant sans trou, elle va devoir aller en racheter un. Elle regarde tristement les trous de son collant et remarque enfin le sang. Pas de douleur, non, le sol froid, le choc l'ont probablement insensibilisé, mais tout à coup, comme une pointe de larme dans l'œil qu'elle réprime en pensant que vraiment, vouloir pleurer que parce qu'on voit le sang, c'est trop bébé.
Elle sait ce dont elle a envie.
Elle voudrait un bisou magique sur le genou et du mercurochrome.

Elle sort des mouchoirs pour éponger le sang et l'eau. Ceux avec des cœurs imprimés dessus qu'une amie (pas n'importe laquelle) lui a offerts. Ça réconforte comme ça peu!

jeudi 10 mars 2011

Attendre quelqu'un?

Il habite devant l'arrêt du bus.
À l'approche du bus, il s'est approché d'une fenêtre.
À la descente des passagers, il à écarté le rideau, il a dévisagé chacun d'eux.
Il a eu l'air triste, déçu.
Il a laissé retomber le rideau.

mardi 15 février 2011

Quand traverser une rue relève de l'acrobatie...

Il fait doux. Trop doux, oui, beaucoup trop. Tout notre corps respire ce petit printemps. Tout entier, il aspire à ce que les températures ne redescendent plus. Même si la tête le répète: non, tu sais très bien que ça va encore geler, que ça n'est pas fini, qu'il faut encore patienter.
La météo annonce: min. -5°, max. 1°, averses de neige mêlée de pluie.
En effet, il neige dehors. Mais ça tombe trop vite pour que ce soit vraiment de la neige. En y regardant de plus près, ça ressemble à un grêlon en train de fondre. Donc de la neige mêlée de pluie? ou de la pluie mêlée de neige? Là, on ne sait plus trop.
Quand il fait doux, la neige fond. Quand il neige et qu'il fait doux, la neige qui tombe fond aussi. Donc les rues sont couvertes de slush, et les coins de trottoirs deviennent des mares assez peu ragoutantes. Ces jours-là, si vous êtes sortis sans regarder la météo, c'est bien fait pour vous. Que votre manteau ne soit pas très imperméable passe encore: cette drôle de neige se pose, colle, mais ne fond pas tant que ça (sauf si elle s'accumule pendant vos dix minutes de marche et que vous rentrez dans un endroit très chaud, et que vous répétez ceci plusieurs fois). Mais si vous avez eu le malheur, en voyant simplement la neige tomber, de mettre vos bottes chaudes, mais qui ne sont pas très imperméables, ou si vous faites partie de ces irréductibles qui portent des Converses ou des baskets toute l'année... Alors amusez-vous bien!
Parce qu'arrivé à ce gros boulevard où vous devrez traverser, ça devient en effet amusant!
D'abord, il faut éviter de se faire éclabousser par les voitures ou (pire!) par les bus qui passent en se foutant bien des giclures qu'ils provoquent (et soyez heureux si vous n'aviez pas lavé votre manteau juste la veille).
Ensuite, vous hésitez... Est-ce qu'on va traverser par cette énorme mare (en espérant qu'une voiture ne tournera pas par ici au même moment) ou va-t-on passer par le banc de neige sur les côtés, sachant qu'on s'enfoncera dans 40 ou 50 cm de neige sale et humide qui va s'attacher au pantalon et (peut-être) rentrer dans les chaussures... Quand des courageux sont passés par le banc de neige avant, vous vous lancez à leur suite, en marchant bien dans leurs pas qui ont tassé la neige. Sinon, vous vous mettez à évaluer si la mare peut s'enjamber d'un seul bond, ou s'il va falloir inévitablement mettre un pied dedans. Dans les deux cas, vous évaluez à quel endroit il faudrait atterrir. Dans les deux cas, vous vous élancez le plus légèrement possible (et le plus loin possible, dans le premier cas). Et pendant le quart de seconde que vous passez en l'air, vous priez pour ne pas avoir mal évalué le saut. Si vous retombez à un endroit parfait, le soulagement, la fierté vous feront continuer votre route la tête haute. Mais si vous atterrissez à un endroit profond, malgré les traitres apparences, ou si vous n'atterrissez pas assez lestement, la chaussure couverte de slush, le pantalon probablement éclaboussé, un sacre à la bouche, vous repartirez vivement en secouant la jambe, espérant que Ça ne restera pas accroché et que Ça ne laissera pas de trace.
Sauf que Ça laisse toujours une trace...

Vous n'aviez qu'à sauter plus loin!

vendredi 4 février 2011

-23

Sans prendre en compte le facteur vent.
Un collant sous le pantalon. Un sous pull, en plus du pull, en plus du t-shirt à manches longues. Deux paires de chaussettes et une tuque.
Un des rares moments où je m'habille autant, je vous l'assure, mais quand on voit la météo annoncer de tels chiffres... Précautions obligent!
Dehors il fait grand beau!
Marcher au soleil. Cela donne une sensation très agréable au corps (celle de geler moins vite), mais un peu moins aux yeux (lunettes de soleil pour les sensibles).
La respiration devient compliquée: le nez couvert par une écharpe pour le pas que celui-ci gèle (il a déjà tendance à avoir froid trop vite...), l'air se rend difficilement aux poumons, ou en quantité trop restreinte. Mais baisser le foulard, c'est respirer un air glacial. On garde le foulard. Ou on respire par la bouche, avec le foulard, mais en formant une sorte d’ovale avec les lèvres, comme pour capter l'air indirectement, qu'il se chauffe dans la bouche.
Cela provoque évidemment une dose de buée importante. Celle-ci se coince dans les cils... et gèle entre chaque respiration, surtout si par hasard un coup de vent se fait sentir.
C'est drôle! Du moins, jusqu'à ce que le fait de cligner des yeux devienne un autre mouvement compliqué. Et c'est joli, car le reflet du soleil dedans donne l'impression d'avoir de petits diamants accrochés aux yeux, classe! Du coup, on hésite à sortir les mains de la chaleur des poches pour s'essuyer les yeux, alors que tout ce processus va reprendre si vite...
À cette température, c'est aussi le son de la neige qui crisse sous les pas. Son sec et aigu. Ce son seul permet de savoir qu'il froid. Très froid.
Et puis, -23°, c'est aussi environ 40° de différence avec la température dans le métro. Ce qui veut dire crever de chaud ou se déshabiller en y entrant. Personnellement: 2ème option!
Mais l'air est sec, et l’électricité statique vite créée. Quand j'enlève mon foulard, alors qu'il frôle mes oreilles, c'est avec mes écouteurs que le phénomène est particulièrement désagréable: comme une décharge électrique dans les tympans. Aouch!
Quand j'enlève ma tuque, c'est mes cheveux presque au complet qui se dressent ou se collent à mon visage.
Et quand je touche quelqu'un par mégarde... C'est le choc!

vendredi 28 janvier 2011

Bulldog

Il a de grandes oreilles décollées qui retombent de toute leur lourdeur.
Il a les joues flasques d'un homme qui a minci trop et trop vite, retombant sur une bouche dont les commissures ont une légère tendance à s'affaisser elles aussi, entraînées qu'elles sont par les joues. La lèvre inférieure plus grosse que sa comparse, qui semble d'ailleurs l'avaler en permanence tant elle prend de la place.
De petits yeux noirs et très peu de sourcils, mais ils sont froncés, méchants. Des lunettes rondes qui rapetissent les yeux.
Du gris sur presque tout le visage, comme de la barbe envahissante, mais mal rasée. Le reste est à l'ombre d'une casquette, donc gris de toutes façons.
Il n'a pas l'air commode en tous cas.

samedi 15 janvier 2011

Drague

De l'autre côté de la fenêtre de notre wagon, dans le wagon suivant, il salue la fille qui est assise juste à côté de cette fenêtre.
Lui, pingouin noir. Elle, échasse noire à sacoche, mais visiblement pas intéressée par le bandana qui lui sourit. Non, c'est sûr, le sourcil levé et les lèvres moqueuses confirment le désintérêt quasi total. Elle détourne la tête pour en finir avec les grimaces charmeuses. Nos regards se croisent. Mon sourire amusé la fait rire, nous rions ensemble.
Elle n'est peut-être pas si "a sacoche" que cela (mais elle reste une échasse).
Il est retourné s’asseoir près de ses amis plus loin dans le wagon. Sans rancune M. Pingouin, hein?

dimanche 2 janvier 2011

Tableau

Des vêtements étalés par terre et sur un banc.
Un sac poubelle vert bouteille, un sac réutilisable à sa droite. Des deux sortent quelques vêtements, une peluche et quelque objet, comme vomis, recrachés de ses sacs ouverts au sol de la station de métro.
Un manteau marron sous tout ce bardas.
Une grosse peluche blanche de forme impossible sur le banc au dessus du sac réutilisable.
Une bouteille de cidre à l'arrière, à droite, dont dépasse le goulot de cette colline de tissus.
Au dessus de la bouteille, sur le banc, un beau verre à vin, à moitié plein (ou vide) de la boisson.
À côté du verre, un paquet de cigarette ouvert, vide, et un stylo.
Pas de propriétaire en vue, ni homme ni femme qui semble couver ces biens du regard de près ou de loin.
Que des spectateurs de ce tableau insolite.
Et des questions, visibles dans le regard des gens.