samedi 3 novembre 2012

Blancs

Chaussures blanches. Adidas.
Pantalon blanc. Je n'en vois pas la marque.
Sac en bandoulière blanc. Adidas.
Manteau blanc. Bench.
En bas et en haut du manteau, un pull blanc dépasse, coton, il a l'air doux.
Casque d'écoute blanc. Bose. Mais le fil est rouge.
Bonnet blanc par dessous le casque.
Lui est noir comme l'ébène. La barbe finement taillée. Il a l'air d'une page de pub, on dirait que le blanc a été retouché tant c'est improbable qu'il soit aussi immaculé s'il prend les transports en commun.

Babouches blanches.
Chaussettes blanches qui apparaissent à l'arrière de ces souliers.
Pantalon de lin blanc, droit, fin, sans plis.
Longue tunique blanche, brodée de blanc, froissée, mais ça a l'air de faire partie du tissu.
Calotte musulmane blanche, brodée elle aussi.
Il est noir. Moins foncé. Encore plus immaculé. Mais on croirait que c'est l'aspect de sainteté qui se dégage de ses yeux qui le garde de la crasse de la rue.

Ces hommes noirs, habillés de blancs, exposent plus de blancs que les Blancs qui l'entourent, habillés de noir.

jeudi 26 avril 2012

Tatiana

J'ai rencontré une dame dans le métro, elle tricotait (à trois aiguilles) une tuque rouge vif pour accompagner un chandail de même couleur qu'elle m'a montré assez fière d'elle. Nous avons beaucoup discuté dans la demi-heure de trajet que nous avons partagée. Elle est d'origine russe, a une amour fou pour Brassens et Pagnol, admire énormément Ste Xénia et elle tricote un chandail et une tuque chaque semaine, rien que durant les 2h de trajet qu'elle fait chaque jour. Et ses créations? Elles sont pour des orphelins de Montréal. Bonne soirée Ste Tatiana, vous renforcez mon espoir en l'être humain par cette générosité que se dégage de vous.

jeudi 5 avril 2012

La bohème

Elle est sur le pas de sa porte entre-ouverte, au rez-de-chaussée. Elle a les cheveux fous, bouclés, qui brillent au rare rayon de soleil qui perce les nuage. Elle a les yeux fatigués, mais sereins. Elle fume une cigarette avec l'élégance d'un film noir et blanc. Des effluves d'odeurs de peinture s'échappent par l'ouverture de sa porte. Elle a l'air d'une muse de bohème. Elle a l'air d'un tableau.

mercredi 4 avril 2012

Quoi? Ils n'ont pas d'Iphone?

Ils ont arrêtés la voiture contre le trottoir, fenêtre baissée, pour demander leur chemin.
Je me suis approchée, voyant que les autres à l'arrêt de bus ne réagissaient pas.
Ils m'ont demandé où il y avait une animalerie, sur la rue. Après un long moment de réflexion, le temps de comprendre qu'ils ne veulent pas n'importe quelle animalerie, mais une spécialisé en reptiles, je finis par me souvenir d'en avoir vu une. Plus loin, pas mal plus loin, mais effectivement sur la rue. Je leur indique donc qu'en continuant tranquillement, ils sont sur la bonne direction, mais que je ne saurais pas la situer plus précisément.
J'ai apprécié le moment, le simple partage avec des inconnus, agréable, parce que souriant et chaleureux.
S'ils avaient eu un téléphone intelligent, nous ne l'aurions pas partagé, ce moment.