mercredi 24 novembre 2010

Annonciation

Lire un bon roman, c'est toujours un plaisir.
Lire un bon auteur, c'est encore plus de plaisir.
Quand l'auteur est drôle, et drôlement philosophe, c'est du bonheur pur.

Alors quand, devant moi, dans le métro, une jeune femme noire portait à l'épaule un "sac-à-citation", baladant ainsi une citation de cet auteur que je lis, j'ai ris. C'était tout ce qui pouvait arriver.
La citation est belle, vraie, et tombe parfaitement au bon moment. Une évidence.
Mais quand une évidence est énoncée d'une belle façon par quelqu'un de bien, alors elle devient un dicton.
Quand un auteur écrit régulièrement de cette façon, sans chichi, sans trop de fioritures, parfois crûment, mais toujours vrai, on peut appeler un tel homme un philosophe.
J'ai eu l'impression en rencontrant cette femme de faire une rencontre littéraire. Mais ce n'était pas le cas. Cet auteur est un homme plein de surprise, même quand on croit sortir de ses livres.
La vraie surprise, elle est arrivée plus tard dans la journée. Page 157 de mon livre.
Elle était là, pour la deuxième fois de la journée. Le contexte, effectivement, n'a pas l'importance de cette phrase qui se détache de tout le reste, qui résonne pour la deuxième fois dans ma tête, avec, cette fois, un écho infini.
J'ai relevé la tête pour voir la jeune femme et son sac. Oubliant que la première scène avait eu lieu au début de la journée, alors que j'étais là sur le chemin du retour...
Elle avait seulement été comme une annonciatrice de ce que j'allais lire et ne plus oublier.

"Le temps va plus quand les gens veulent l'arrêter"
- Dany Laferrière

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